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À toi, mon petit rêve inachevé

Ma puce d’amour. Ton engouement pour la musique me rend si fière. Je te regarde m’imiter avec ton petit micro qui sonne comme celui d’une caissière chez Walmart faire tes grands airs de stars et je me dis : Elle va peut-être percer, avoir ses chansons, jouer à la radio. Et pendant que je me surprends à imaginer des rêves inaccomplis à travers tes yeux, la peur me prend. Si je devenais une de ses mères qui poussent leur progéniture dans la direction de ses rêves inachevés? Pour avoir été l’organisatrice et l’animatrice d’un concours de talents pendant 10 ans, j’en ai vu des tonnes et des tonnes de parents qui cherchent la gloire dans leurs enfants. Souvent, malheureusement, cela se passe sans même que les principaux intéressés s’en rendent compte. Des petits qui montaient sur la scène les yeux au ciel ou dans l’eau, avec la peur dans les tripes et aucun plaisir à y être. Et je me souviens que j’avais mal pour eux. Mal parce qu’évidemment, chaque être humain étant différent, c’est certain que tous les humains n’aimeront pas la même chose. Et que ce qui me fait vibrer moi, toi ma chouette, tu pourrais le détester. J’avais mal que quelque chose de magnifique comme la musique soit un calvaire pour quelqu’un. C’est certain que ces enfants-là, la musique aurait pu les accompagner autrement. Avec un instrument peut-être… ou encore même juste pour bercer des moments de la vie, accompagner dans des moments de solitudes, donner un rythme au corps qui veut se défouler. La musique n’avait pas ABSOLUMENT à signifier les mêmes choses pour eux que pour leurs parents. Elle n’avait pas non plus à servir d’outil pour accéder à la gloire ou à la reconnaissance. Parce que ce n’est pas tout le monde justement qui a besoin de ça, la « gloire ». Nos enfants on les aime. On veut qu’ils nous ressemblent évidemment dans le meilleur de ce que nous sommes. Malheureusement, ils vont aussi prendre nos mauvais plis. Même s’il n’y a aucun mal à leur apprendre nos passions et à leur partager, laissons-leur la beauté de leur livrer plein de pages blanches qui restent à écrire. Laissons-leur l’innocence de découvrir ce qui les fera vibrer eux; laissons-les rêver sans balise. Ma fille si tu choisis de faire de la musique un métier, une passion, j’en serai honorée et je t’apprendrai tout ce que tu veux savoir. Si tu décides de réparer des moteurs en écoutant la radio, je serai tout aussi fière de toi. Je t’aime de tout mon cœur. De ta maman qui a quand même le cœur qui fond d’amour chaque fois que tu lui fais un petit spectacle. -Marilyn Dubé Directrice de l’éveil musicale Immuart Région de Montréal.


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