Avant d’être une maman

Avant d’être une maman, avant que mon cœur ne soit relié à ce petit être merveilleux, j’en voulais à mes parents.

Je leur en voulais de ne pas avoir joué souvent avec moi enfant. Ou d’avoir perdu patience dans des moments de stress et de fatigue. Dans ma tête d’adolescente, je trouvais injuste que mes amis aient le droit à toutes les sorties et pas moi. Je leur en voulais de ne pas me laisser sortir tard le soir comme certaines filles de mon entourage.

Et puis j’ai vieilli. Grandi. Est arrivé le jour où cette petite poussière d’ange est venue se poser dans mon bedon. Ma Juliette. J’ai su qu’aucun amour n’égalerait celui-là dès que je l’ai tenue dans mes bras.

Et puis il y a eu les nuits sans dormir. Le stress et la fatigue du retour au travail. Le manque de temps pour la vie de femme que j’avais avant. Et puis il y a eu les fois où j’ai levé le ton. Ou j’ai perdu patience. Les fois où j’ai pleuré de me sentir une mauvaise maman pour ça. Les fois où la laisser à la garderie me déchirais le cœur en mille.

Et j’ai enfin compris.

Mes parents on fait de leur mieux. Juste de leur mieux avec ce qu’ils avaient eux-mêmes reçu comme éducation. Mes parents, je suis aussi l’amour de leur vie comme ma fille l’est pour moi.

J’ai soudainement été remplie d’une vague d’amour immense et de compassion pour eux. Pour leurs nuits blanches, leur stress, leur dur labeur.

En ce jour de la fête des mères, j’aimerais te dédier ce texte maman.

Maman, j’ai compris.

J’ai compris que tu ne jouais pas toujours avec moi parce que tu étais exténuée.

J’ai compris que tu ne me laissais pas sortir le soir parce que je suis ce que tu as de plus précieux au monde et que tu t’inquiétais pour moi.

J’ai compris que malgré les pertes de patiences ou les moments de stress, tu m’aimes grand comme le monde. Tout comme moi pour ma fille. Je suis fière de faire de mon mieux avec ce que j’ai reçu de toi. L’amour, la générosité, le don de soi, la persévérance et la force morale. Je t’aime maman! 

Marilyn Dubé